La cup : la révolution pour les menstruations
A toutes celles qui se méfient de la composition des tampons et des serviettes hygiéniques, sachez que des alternatives ont émergé, apportant un vent de nouveauté au rayon « produits hygiéniques ».
La reine de cette révolution ? La coupe menstruelle plus connue sous le nom de « cup ».
Pourquoi a-t-elle autant de succès ? Éclairage sur ce nouvel accessoire écologique qui respecte votre flore vaginale.
Tampons et serviettes : leurs noirs secrets de fabrication
Vous vous souvenez peut-être de Lauren Wasser, mannequin amputée suite au syndrome de choc toxique (SCT) provoqué par l’utilisation d’un tampon.
Lauren Wasser a fait la Une des tabloïds et milite pour que les dangers des tampons soient indiqués sur leur emballage au même titre que le cancer des poumons sur un paquet de cigarettes.
Son histoire touchante a levé le voile sur une réalité alarmante qui concerne toutes les femmes, du début jusqu’à la fin de ses menstruations.
En effet, nous utilisons plus de 10 000 protections hygiéniques au cours de notre vie et nous ignorons tout de leur composition, passée sous silence par les fabricants – et vous allez très vite comprendre pourquoi.
Les tampons et les serviettes hygiéniques sont principalement constitués de coton. À première vue, pas de problème particulier, mais lorsqu’on y regarde de plus près, on découvre que le coton est l’une des cultures les plus polluantes pour son utilisation massive d’herbicides.
Malheureusement, tout cela se retrouve en contact direct avec nos parties intimes.
Autre problème : afin d’améliorer le caractère absorbant des produits hygiéniques, les fabricants utilisent de la viscose.
Il s’agit d’un textile végétal fabriqué à partir de pulpe de bois. Sauf que la viscose est produite de manière artificielle grâce à des procédés chimiques.
L’un d’eux est très inquiétant : le blanchiment au chlore.
Il génère en effet des dépôts de dioxine, une substance cancérigène mortelle classée POP (polluant organique persistant).
La bonne nouvelle ? L’industrie des tampons a revu sa méthode de blanchiment, ce qui a permis de diminuer la quantité de dioxine libérée.
Mais sans pour autant en éliminer la totalité.
C’est donc une bonne nouvelle toute relative car même en remplaçant le chlore par du dioxyde de chlore, la dioxine se libère lors du blanchiment.
Et je ne vous parle même pas des autres substances chimiques utilisées dans les tampons et serviettes hygiéniques telles que les parfums synthétiques destinés à masquer les odeurs.
À l’heure actuelle, peu d’études scientifiques ont été réalisées sur l’impact de ces substances sur nos muqueuses vaginales, mais a-t-on vraiment envie de prendre ce risque ?
Connaissant leur nature chimique, le principe de précaution nous invite à nous méfier.
Une muqueuse vaginale sous haute tension
Comme en témoigne l’histoire de Lauren Wasser, le tampon peut déclencher le syndrome du choc toxique (SCT).
Je dis bien « déclencher », car il faut que le germe Staphylococcus aureus soit préalablement présent pour produire la toxine.
Or, nous sommes tous susceptibles de le porter, aussi bien les hommes que les femmes.
Mais alors pourquoi les femmes sont-elles plus touchées, particulièrement en période de menstruations et pourquoi les tampons sont-ils pointés du doigt ?
Le tampon absorbe aussi bien le sang (ce qu’il est censé faire) que les sécrétions de notre paroi vaginale – ce qu’il n’est pas censé faire !
Cela provoque l’effondrement de notre protection naturelle et permet à la bactérie d’être mieux oxygénée et de gagner du terrain. Elle va proliférer et libérer des toxines dans le sang. Si nos anticorps ne sont pas assez forts, c’est le choc.
Alertés dans les années 1980 par plusieurs cas de SCT, les fabricants des produits menstruels ont réduit le caractère absorbant des tampons. À condition de les changer toutes les 4 à 8 heures, ceux d’aujourd’hui sont donc plus sûrs. Plus sûrs, mais pas parfaitement…
Outre le SCT, le tampon pourrait être responsable d’autres maux tout aussi graves.
Je vous invite à faire un test :
Plongez un tampon dans un verre d’eau pendant plusieurs heures et regardez le résultat.
Des fibres artificielles se sont détachées et mélangées à l’eau. Il se passe exactement la même chose dans notre paroi vaginale.
Des filaments de fibre de tampons se baladent dans la région utérine et certains ont d’ailleurs été retrouvés dans les muqueuses vaginales et les trompes de Fallope, sur le chemin qui mène tout droit à l’ovule.
Voici le test réalisé sur le blog de la City Girl Gone Crunchy – vous remarquez les fibres de cotons qui flottent dans l’eau |
Même si aucune étude ne semble prouver un lien direct de cause à effet, des implications possibles avec le cancer du col de l’utérus, l’endométriose et la stérilité ont d’ores et déjà été exposées.
Moins graves mais tout de même très embêtantes, des infections à répétition, des mycoses et des irritations sont plus régulièrement le prix à payer en cas d’utilisation de tampons et de serviettes hygiéniques.
En cause là encore, leur composition que nous avons évoquée, mais aussi la macération du sang induite par leur utilisation qui provoque la prolifération bactérienne et déséquilibre la flore vaginale.
Bref, vous l’aurez compris, les serviettes et tampons ne sont pas sans danger.
La cup, une alternative pratique et écologique
Heureusement, avec l’apparition de la mooncup, première coupe menstruelle en silicone médical, le marché des produits hygiéniques nous propose une alternative aux produits chimiques.
Contrairement aux tampons et serviettes hygiéniques, la cup n’altère pas la flore vaginale, puisqu’elle recueille le sang et non les sécrétions qui garantissent la protection de notre muqueuse. Fini les champignons et bactéries !
Pareil pour les mauvaises odeurs car avec la cup, nos menstruations ne macèrent pas.
De plus, le silicone médical est donc non allergène, garantie sans pesticides, ni herbicides !
Et les avantages de la cup ne concernent pas uniquement notre santé.
Plus économique que les produits hygiéniques (elle coûte environ 30 euros), c’est un investissement sur le long terme, puisqu’elle est réutilisable pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.
Imaginez l’impact écologique : fini les tampons et serviettes hygiéniques qui surchargent les déchetteries, lorsqu’ils ne polluent pas directement les mers et les océans.
Pourtant, si bon nombre de femmes l’ont d’ores et déjà adoptée, certaines hésitent encore à l’essayer.
Certes, cela demande un peu de pratique. Ceci dit, une fois qu’on maîtrise la mise en place de la cup – et ça va très vite –, il ne reste que les bénéfices.
Marche à suivre pour mettre en place votre cup
- Prenez la cup entre vos doigts et pliez-la en 2.
- Insérez-la dans le vagin et n’hésitez pas à la réajuster si vous sentez qu’elle n’est pas bien placée. Vous ne devriez pas la sentir.
- Si votre cup est dotée d’une tige, vous pouvez la raccourcir pour que celle-ci ne vous gêne pas. D’ailleurs, il existe plusieurs modèles et certains n’ont pas de tige. À vous de voir ce qui vous convient le mieux. N’hésitez pas à essayer plusieurs cups et à demander conseil en pharmacie en fonction de vos critères personnels : âge, accouchement ou encore flux menstruel. Quand on est habituée aux tampons, je trouve que la tige donne une certaine sécurité.
- Si vous souhaitez la vider, tirez sur la tige pour amener la coupe à l’orée de votre vagin, puis pincez le bas de la cup pour faire un appel d’air.
- Retirez-la ensuite délicatement, au-dessus des toilettes ou dans votre baignoire.
- Rincez-la et replacez-la.
Lorsque vous vous retrouvez dans des toilettes publiques et que le lavabo n’est pas à portée de main, pensez à avoir une gourde d’eau sur vous.
À la fin de vos règles, faites bouillir votre cup dans une casserole d’eau afin de la désinfecter et rangez-la dans une pochette en tissu.
Même si je ne tarie pas d’éloges à propos de la cup, je ne peux passer outre quelques précautions.
D’abord, il serait faux de penser qu’un SCT ne peut pas arriver si l’on porte la cup. Par contre, le risque est bien moins important qu’avec un tampon pour les raisons que nous avons évoquées précédemment.
De la même manière qu’un tampon, il faut veiller à vider la cup régulièrement, sachant qu’il est possible de la garder pour une durée maximum de 12h.
Pour finir, je vous déconseille les modèles colorés. Certes une cup « rose bonbon » a un côté original mais les colorants n’ont rien de naturel.
À noter : la cup est contre-indiquée juste après un accouchement et pendant une infection urinaire.
Si vous n’êtes définitivement pas convaincue par la cup, sachez que d’autres alternatives respectueuses de votre corps et de l’environnement existent. Je vous en parle très vite.
J’espère surtout que vous ne serez plus sous la coupe des tampons et des serviettes hygiéniques.
Êtes-vous convaincue ou non par la cup ? Partagez ici votre témoignage, votre ressenti, vos conseils.
A très bientôt,
Manon Lambesc